Quand le jazz est là, la java s’en va, chantait Claude Nougaro. Eh bien le jazz va sans doute devoir prendre un peu de recul, car les électroniques JAVA arrivent en France. Elles débarquent des antipodes, de Nouvelle-Zélande, pour être précis. La Nouvelle-Zélande, on la connaît bien, en France, ou du moins, on croit la connaître. C’est le pays qui a offert ses paysages grandioses à la trilogie du Seigneur des Anneaux, puis de la saga des Hobbits. La visite du village des Hobbits et des autres lieux de tournage est d’ailleurs devenue l’une des destinations incontournables du tourisme dans ce magnifique pays.

Pourtant, l’économie de la Nouvelle-Zélande ne repose pas que sur son industrie cinématographique. L’agriculture, et notamment l’élevage des moutons, est l’une des grandes richesses de ce pays depuis l’introduction des ovidés sur le territoire, dans la deuxième moitié du 18ème siècle. On entend souvent que ce pays compte 20 moutons pour chaque habitant, mais ce chiffre est très exagéré. En réalité, la population de moutons se monte à 30 millions de têtes pour 5 millions d’habitants, ce qui n’est déjà pas mal. Les clients de la Nouvelle-Zélande sont l’Australie, les États-Unis, l’Union Européenne, le Japon et la Corée du Sud. Pour autant, la principale richesse de la Nouvelle-Zélande provient de son secteur tertiaire, si on y inclut le tourisme. C’est précisément le secteur d’activité des électroniques JAVA qui nous occupent aujourd’hui.

Un bref tour d’horizon de la hifi néo-zélandaise
Pour ce qui me concerne, la première marque haute-fidélité néo-zélandaise dont j’ai eu connaissance était Perreaux. Crée en 1974 à Dunedin, dans le sud-est de l’île du sud, Perreaux porte le nom de son créateur, Peter Perreaux. Elle est spécialisée dans la fabrication d’amplis intégrés. Plinius, une autre marque d’amplis a également connu son heure de gloire, lorsque la tendance voulait qu’on l’associât aux enceintes Bowers & Wilkins de la série 800D2. Les platines vinyle Well-Tempered sont également originaires de Nouvelle-Zélande.
Java, le nouveau venu
Aujourd’hui, ce sont les électroniques JAVA qui, après avoir acquis une certaine notoriété dans les pays anglophones, débarquent en France. Elles y arrivent précédées d’une réputation à faire rougir beaucoup de marques plus anciennes et mieux établies. En d’autres termes, ces amplis font le buzz. Nous allons tenter de découvrir pourquoi, et si cet engouement est justifié.

C’est en 2016 que Martin Bell, un entrepreneur néo-zélandais, décide de réaliser son rêve : lancer sur le marché un préampli novateur basé sur l’utilisation d’un photocoupleur de haute technologie en guise de potentiomètre de volume. Ce composant, la LDR, pour Light Dependant Resistor, autorise ou limite le passage d’un signal en fonction de la quantité de lumière qu’il reçoit. L’idée de l’utiliser à la place du traditionnel potentiomètre est donc séduisante, d’autant plus qu’il permet une isolation totale entre les circuits d’entrée et les autres étages du préampli. D’ailleurs, dans le préampli conçu par Martin Bell et Chris Daly (l’ingénieur de JAVA Hifi), les circuits d’entrée n’existent pas. C’est le signal issu de la source audio qui pilote directement la LDR, sans traverser ni transistor, ni condensateur ni aucun autre composant.

Pour financer son projet, Martin lance une campagne Kickstarter de crowdfunfing. Il collecte 49000 dollars néo-zélandais (environ 27000 euros) de la part de seulement 47 souscripteurs. Cela signifie que chaque participant a misé plus de 1000 UZD en vue d’acquérir un préampli quasiment sorti de nulle part. Ce faisant, une communauté se construit autour du projet JAVA.
Le premier Java
Le préampli JAVA sort en trois versions : Single Shot, Double Shot et Triple Shot. Elles se différencient par leur connectique d’entrée (RCA ou XLR) et la présence sur le Triple Shot d’un ampli casque intégré. Le look de l’appareil, tout en rondeurs, fait sensation. Les coloris disponibles se distinguent de l’idée qu’on se fait d’un appareil hifi, classiquement proposé en noir ou en Silver. La face avant du préampli JAVA affiche des couleurs osées associées à trois teintes de bois pour les deux coques qui constituent le coffret. L’idée germe alors dans l’imagination de Martin et Chris de sortir une gamme de préamplis, de blocs de puissance et d’amplis intégrés destinés à être distribués dans le monde entier.

La technologie des blocs de puissance, et par extension de la partie ampli des intégrés, se devait d’être aussi novatrice que celle des des préamplis. Chris et Martin font le choix d’un ampli en Classe D équipé des transistors les plus rapides du marché, des GaN-Fet (transistors à effet de champ en nitrure de Gallium), rares, mais déjà vus chez Technics et Hifi Rose.

La gamme se décline en deux versions, Single Shot et Double Shot. Les préamplis et intégrés Single Shot proposent des connectiques d’entrée RCA, les Double Shot sont exclusivement équipés en XLR. Concernant les blocs de puissance et les intégrés Single Shot, la puissance délivrée est de 2 x 200 WRMS sous 8 Ohms et de 2 x 400 WRMS sous 4 Ohms. Les amplis Double Shot, quant à eux, délivrent 2 x 400 WRMS sous 8 Ohms, et le chiffre hallucinant de 2 x 800 WRMS sous 4 Ohms.
JAVA, un certain culte du secret
Bien que Martin reste particulièrement discret sur la technique de ses produits, ces chiffres laissent légitimement penser que les amplis et intégrés Double Shot utilisent deux modules Classe D bridgés sur chaque enceinte, les versions Single Shot n’en employant qu’un seul. C’est en effet une configuration couramment pratiquée par les grands spécialistes de l’amplification Classe D, tels que NAD et Marantz. Chez Marantz, on retrouve cette différence entre le PM12SE, qui emploie un module Classe D pour chaque enceinte, et le PM10 qui en utilise deux en mode bridgé. Je tiens de Ken Ishiwata lui-même la confirmation que le Marantz PM10 est bien un ampli Classe H, c’est à dire un ampli Classe D en mode bridgé. Les JAVA Single Shot seraient donc des amplis Classe D, les Double Shot des amplis Classe H, mais rappelons-le, Martin Bell ne confirme ni n’infirme cette hypothèse.

Nous avons testé 3 produits de la gamme JAVA. Les intégrés Single Shot et Double Shot et le bloc de puissance Double Shot. En effet, si les deux intégrés ont rapidement conquis les plus curieux des professionnels français de la haute-fidélité, les combinaisons préampli + bloc de puissance sont quasiment introuvables dans les magasins. Sauf chez Musikit, où le bloc Double Shot est en résidence, en attendant sans doute son complément Double Shot Preamplifier.
Classe D : une technologie controversée
Ici, il nous faut faire une petite digression concernant les amplis en Classe D, une technologie que nous avons vu naître, puis se développer peu à peu dans certains domaines de la haute-fidélité. En effet, pour avoir assisté à l’émergence et les errements des premiers amplis en Classe D, nous sommes toujours très circonspects face à un ampli utilisant cette technologie. Nous avons en mémoire les appareils équipés en modules Ice Power qui délivraient un son glacial et dont la fiabilité était catastrophique.

La seconde génération d’amplis équipés de module Hypex ont beaucoup fait progresser cette technologie. Les amplis en Classe D devenaient fiables et musicalement plus intéressants. Je me souviens en particulier des électroniques GATO, esthétiquement audacieuses et musicalement agréables. Malgré tout, ils restaient identifiables à l’oreille, il existait un son « Classe D » reconnaissable dès la première minute d’écoute.

J’en parle au passé, bien que ces modules Hypex soient actuellement présents dans une grande quantité d’amplis Classe D, car l’écoute des Java a totalement ébranlé nos opinions quant aux qualités de cette technologie. Pour la première fois, nous nous trouvons en présence d’un ampli Classe D d’une grande finesse, à la fois doux et précis, tout en conservant les qualités de dynamique et de rigueur inhérents à cette technologie depuis l’origine.
Une écoute novatrice

C’est tout particulièrement vrai de l’intégré Single Shot que j’ai beaucoup écouté, et qui m’accompagne dans la rédaction de ces lignes. Cet ampli a quelque chose d’évident, comme si la musique qui en est issue possédait une transparence et une limpidité inédites par rapport aux centaines d’autres amplis que nous connaissons. Ce naturel est sans doute à mettre au crédit des LDR, ces fameux photo-coupleurs qui sont à l’origine de la création de JAVA. Si cette hypothèse se vérifie, le prochain test du préampli Double Shot devrait être un grand moment.
Le plus bath des JAVA
Dès les tout premiers modèles sortis en 2016, il est apparu évident que le style des Java, leur look, revêtait une importance primordiale pour Martin Bell. Tous les Java sont assemblés à partir de deux coques en bois symétriques qui enferment l’électronique dans un coffret tout en rondeurs. Les faces avant sont en aluminium de 4 mm d’épaisseur. Les deux dissipateur latéraux participent au look de ces appareils par ailleurs très dépouillés au niveau du panneau avant.

Les faces avant existent en 3 finitions : noir, silver et Copper (cuivre). Les coques du coffret existent actuellement en 7 finitions : blanc laqué, noir laqué et noir satiné, noyer laqué et noyer satiné, ébène laqué et ébène satiné. D’autres finitions telles que le blanc satiné ont été abandonnées. Toutes les combinaisons entre les 3 faces avant et les 7 couleurs de coffret sont possibles, ce qui permet de choisir son JAVA parmi 21 finitions possibles. Elles sont toutes présentées sur notre site musikit.com.

Pour en savoir plus sur ces appareils d’un nouveau genre, rien ne remplace une écoute. je vous convie donc à nous contacter pour réserver l’un de nos auditoriums au 04 78 95 04 82 ou au 04 78 95 41 98. Et si vous désirez sauter le pas et commander l’un des 6 modèles JAVA, suivez les liens ci-dessous :